Et si ce n’était pas de volonté dont tu manques… mais de douceur envers toi-même ?
La plupart des comportements alimentaires émotionnels – notamment les envies de sucre en période de stress ou de fatigue – ne sont pas des faiblesses. Ce sont des tentatives de régulation. L’auto-compassion, loin d’être une posture naïve, est un levier neuropsychologique majeur pour sortir du cycle culpabilité / craquage.
Quand la nourriture devient un refuge émotionnel
Face à une journée difficile, une tension intérieure, un coup de blues… le sucre peut apparaître comme un baume rapide. Non pas pour nourrir le corps, mais pour calmer un mal-être. Cette réponse, bien que compréhensible, crée souvent un cercle vicieux : apaisement immédiat → culpabilité → nouvelle compulsion.
L’auto-compassion offre une alternative puissante. Elle consiste à s’offrir un regard doux, humain et soutenant, plutôt que de s’auto-critiquer ou de compenser via l’alimentation.
Objectifs thérapeutiques
-
Apaiser les émotions difficiles sans se tourner vers la nourriture.
-
Créer une relation apaisée et respectueuse avec soi-même.
-
Réduire les comportements autodestructeurs déclenchés par la honte ou la frustration.
-
Activer des circuits neuronaux liés à la sécurité intérieure (plutôt qu’à la menace ou au vide).
Exercice guidé : 3 étapes d’auto-compassion en situation
1. Reconnaissance émotionnelle
Observe l’émotion présente quand tu ressens une forte envie de sucre.
Ex. : “Je sens que je suis tendue, fatiguée, ou seule en ce moment.”
2. Compassion verbale
Parle-toi comme tu parlerais à une amie que tu aimes profondément.
Ex. : “C’est OK de ne pas aller bien. Tu traverses quelque chose de difficile. Je suis là pour toi.”
3. Action bienveillante non alimentaire
Plutôt que de manger automatiquement, choisis un geste de réconfort durable.
Ex. : écouter une musique douce, sortir prendre l’air, écrire dans un carnet, boire une infusion, poser une main sur ton cœur.
La science de la douceur active
Des études en neurosciences montrent que l’auto-compassion active les aires cérébrales liées à la connexion et au réconfort, plutôt qu’à la menace et la défense. C’est un état neurophysiologique qui sécurise. Et plus une personne se sent en sécurité intérieurement, moins elle a besoin de compenser par la nourriture.
L’auto-compassion, ce n’est pas “lâcher prise” sur ses objectifs. C’est changer de carburant : passer de l’auto-critique à une motivation profonde, enracinée dans le soin de soi.